SEULS deux licenciés de
l'ex-Sopal de Givet (groupe Gascogne) ont retrouvé du travail après la
mise en place de la cellule de reclassement en janvier.
« Ce sont deux jeunes, un de 25 ans et l'autre de 27 ans. Ils se sont
reclassés seuls. Le premier travaille à EDF à Reims, le second comme
électricien au centre aqualudique de Givet », détaille Philippe Grazyk.
Nous avons rencontré l'ancien responsable du comité d'entreprise de l'usine mardi pour faire le point sur leur reclassement.
L'usine de la rue du Luxembourg a fermé ses portes fin 2008 laissant 55 salariés à la rue.
« Tous ceux qui sont en formation sont des jeunes, il n'y a pas
grand-chose pour les plus de 50 ans », déplore Philippe Grazyk. Comble
de malchance, les licenciés de l'ex-Sopal se sont retrouvés sur le
marché de l'emploi dans un contexte de crise économique.
« On arrive à une situation insoluble », estime Daniel Pêcheux, ancien représentant syndical de l'usine de Givet.
Dix-sept personnes sur les 55 licenciés ont plus de 50 ans. Il s'agit
de près de 30 % de l'effectif. « Tout ce que leur propose la cellule de
reclassement, ce sont des contrats de manœuvre à 800 euros. Ce sont
quand même des gens qui touchaient 2 000 euros par mois », déplore M.
Grazyk.
Aksis, la société qui gère la cellule de reclassement estime qu'il ne faut pas
généraliser les cas.
« Quelqu'un qui a plus de 50 ans et qui habite une autre ville peut
trouver plus facilement du travail qu'ici… », argumente la société.
« Pas passer le bac à 50 ans »
Le cabinet spécialisé dans la gestion de compétence a beau prendre
l'exemple de la quarantaine de postes actuellement disponibles en CDD
ou CDI en intérim, du niveau CAP à bac + 2 un peu partout en France
mais ne convainc pas.
« La plupart des ex-employés de la Sopal n'ont pas de diplômes. Ce
n'est pas à 50 ans qu'on va passer le CAP ou le Bac », s'indigne M.
Grazyk.
« Ils sont allés chercher des postes partout. Ils sont même allés au
Luxembourg. Il n'y a que sur la lune qu'ils sont pas encore allés »,
complète M. Pêcheux.
La cellule de reclassement mise en place dans le plan de sauvegarde de l'emploi sera opérationnelle jusque fin 2009.
Pour les plus jeunes, des reconversions spectaculaires se préparent.
Exemple : cet ancien préparateur de colle industrielle qui vient d'être
sélectionné pour l'examen d'ambulancier-auxiliaire. Les plus âgés
estiment avoir été floués.
« Le reclassement des plus de 50 ans de Gascogne est un échec. On voit
poindre ce que l'on cra ignait. On va toucher les minimas sociaux. Le
groupe aurait dû accepter de nous payer jusqu'à 60 ans », estime M. Grazyk.
Arlyne JEANNOT
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