Le
bilan est un désastre social et rien ne laisse envisager l’éventualité d’un
changement…
LA CHUTE VERS L’ABIME
Tout ce qui constituait les acquis
sociaux de la Libération est en passe d’être détruit.
Ce
désastre social s’accompagne bien sur d’une attaque gravissime contre les
libertés. Le système, incapable d’assurer par un lien social solide une
stabilité sociale et à plus long terme, une paix sociale, compense ce manque
par un renforcement de son autoritarisme : violences systématiques,
contrôles multiples – sous le fallacieux prétexte d’un terrorisme à géométrie
variable et d’un impératif de sécurité (pour qui ?).
Ces
atteintes aux libertés sont portées par des mercenaires, qui se parent du titre
pompeux de « service public ». D’une brutalité allant crescendo –
« bavures » continuelles, renouant avec la tradition des rafles - ils
se savent systématiquement couverts par leurs maîtres et leurs valets et par
leurs « syndicats » soumis aux autorités.
La
mystification atteint son paroxysme avec le discours écologique qui sert bien
évidemment d’alibi, essentiellement électoral, à un pouvoir qui tient avec brio
un double discours… celui de la croissance et de la rentabilité et celui de la
préservation de l’environnement. Inventant au passage un concept mystificateur :
le développement durable,… auquel
adhèrent bon nombre de soit disant opposants à la politique du Capital.
L’avenir
est sombre d’autant plus que rien ne semble s’opposer à cette chute.
DES SYNDICATS A BOUT DE SOUFFLE
Divisés,
bureaucratisés, encroûtés dans des pratiques obsolètes, les syndicats,
incapables non seulement de gagner de nouveaux acquis sociaux, le sont encore
plus pour préserver les anciens, et ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils ont
été. Verrouillant et monopolisant toute contestation ils en organisent le spectacle
inutile et affligeant d’une contestation anémiée.
La
robotisation des tâches et la mondialisation marchande, avec leurs cortèges de
délocalisations, de licenciements et d’exclusion rendent ceux-ci totalement
inadaptés aux nouvelles conditions de la lutte des salariés.
Incapables
de comprendre une telle situation, et surtout de remettre en question les
intérêts immédiats de leurs bureaucraties, ils essaient de donner l’apparence
du « réalisme »( ?), de la « modernité »( ?) et
de la combativité ( ?).
De
manifestations en pétitions, de « négociations » en délégations, ils
perdent tout crédit auprès des autorités qui les savent impuissants… Ils
arrivent encore, mais de moins en moins, à mobiliser dans des actions inutiles
et ridicules : manifestations à répétition et grèves de 24 heures… suivant
le bon vieux précepte : « Il vaut mieux ça que rien »
( ??)
UNE OPPOSITION POLITIQUE DEBILE ET
RECUPEREE
Le
Capital à tellement bien su intégrer la pensée social démocrate que, sur le
plan politique, celle-ci, a complètement, politiquement, disparue,… ce qui
explique – au-delà des luttes de clans - l’insignifiance des « partis
socialistes » qui ne se distinguent en rien des autres partis du Capital.
Le
principe de la régulation, et la dernière crise nous le confirme, a
parfaitement été intégré par les gestionnaires du Capital, même les plus
libéraux…. Sortant ainsi le « pain de la bouche » d’une social
démocratie qui perd tout son sens.
Quant
aux autres organisations, à la gauche du fantôme social démocrate, elles
continuent à fantasmer sur des « luttes »
- modèles 19e et 20e siècle triomphants -, ne se rendant
même plus compte, obnubilées par les textes sacrés qui leur servent de
référents, que les conditions de développement du Capital, et donc de lutte
contre lui, ont radicalement changé.
Toutes
ces organisations arque boutées dans des pensées périmées, glissent peu à peu
vers un électoralisme qui renforce leur bureaucratisation et donc leur
intégration à une classe politique parasite qui constitue, en liaison avec les
médias, le meilleur vecteur de la mystification politique et donc de la pérennité
du système marchand.
Ce
dernier a réussi, magistralement, à faire croire, et en particuliers aux
organisations politiques que seules les voies – électorales - qu’il offre en
matière de changement, sont les bonnes…Il ne reste plus à celles-ci, d’habiller
ce principe d’un discours radical et empreint d’effluves révolutionnaires (voir
tous les discours de l’extrême gauche – Verts compris)
LE MYTHE DE LA « RENTREE SOCIALE CHAUDE »
C’est
le vieux serpent de mer de la lutte sociale. Il devient aujourd’hui un élément
indispensable du discours politico-syndical dans la mesure où, toute année
sociale se termine sur un échec cinglant,… et qu’il faut bien entretenir
l’espoir…. Espérant que les vacances, pour celles et ceux qui en prendront,
panseront les plaies en faisant oublier les défaites les atermoiements et les
trahisons.
En
guise de « rentrée chaude », syndicats et organisations politiques
vont en fait nous resservir les plats refroidis des mobilisations indigestes :
manifestations, grèves de 24 heures, pétitions, négociations,…. En nous
expliquant doctement qu’ « il n’y a que ça au menu ».
Gare
à celle ou celui qui ne jouera pas le jeu. L’anathème tombera, assimilant le
récalcitrant à l’utopiste, l’aventuriste, voir dans le pire des cas, le
provocateur, liquidateur et autre « agent du Capital » … on connaît
le discours.
La
température de la rentrée n’est pas fixée par les salariés en lutte mais par
leurs « représentants légitimes » (10% de salariés sont syndiqués,…
c’est dire!), par des organisations que MEDEF et Pouvoir veulent/souhaitent
responsables, mais incapables… autrement dit qui, finalement, passeront, comme
elles le font depuis des mois, par les seules conditions du patronat et du
pouvoir politique.
Et
puis attention !… comme cette année, l’année prochaine est une année
électorale – élections régionales – des places sont à prendre, des féodalités
locales à renforcer ou à conquérir. Alors soyons responsables… des luttes
sociales soit, il en faut, on ne peut pas ne pas en mener,… mais les élections
sont sacrées et il ne faudrait pas confondre les deux et que les unes nuisent
aux autres. Si les luttes sociales peuvent servir de spectacle en vue des
élections, et grappiller quelques voies, parfait,… c’est d’ailleurs à cela que
servent essentiellement, pour les politiciens, les luttes sociales. « J’y
étais moi Monsieur !... », « Nous vous soutenons, donc !… »,
« Nous sommes solidaires,… », et au passage : « Où sont les
cameras ?... ».etc….
Une
rentrée chaude on vous dit !
L’ILLUSION JUSQU'A QUAND ?
Tant
que nous fonctionnerons sur ce schéma qui consiste à croire que par le simple
discours, la magie d’un programme, le pouvoir de séduction d’un politicien, son
agitation dans les médias et la délégation de pouvoir,… nous changerons quelque
chose, l’illusion continuera. Depuis deux siècles le système se perpétue en
faisant croire que… et, sur le fond, rien ne change !
Vouloir
changer, c’est d’abord abandonner nos vieilles croyances, nos dogmes et
remettre nos certitudes en question,… même si l’exercice est douloureux,… et il
l’est.
Vouloir
changer et convaincre qu’un autre monde est possible, c’est commencer à faire. Nombreuses et nombreux sont
celles qui font, qui organisent de nouvelles solidarités, de nouveaux réseaux
d’échanges,… Là est probablement la voie essentielle du changement, il nous
faut la généraliser et l’élargir, peu à peu, à tous les domaines de la société
civile, activités économiques et luttes.
Utilisons
notre énergie à bon escient et non en vaines luttes symboliques qui ne profitent
qu’à des bureaucrates et arrivistes qui se foutent pas mal de notre situation
et de notre avenir.
L’abstention
lors des consultations électorales est certes un indicateur du degrés de
discrédit des institutions et des politiciens, mais une attitude de refus, même
si elle est justifiée, ne fait pas une stratégie
d’action,… or c’est à cette seconde tâche que nous devons nous consacrer
dès à présent. Alors, et seulement alors, notre défiance prendra une dimension
positive tournée vers l’avenir.
Version XML - Cette page est peut-être encore valide XHTML1.1 et CSS sans tableaux.