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Une fois n’est pas coutume, rendons hommage à un curé. Un curé pas ordinaire il est vrai puisque, comme l’indique le titre du livre écrit par Thierry Guilabert, Jean Meslier (1664-1729) fut athée et révolutionnaire avant l’heure.
« Que tous les grands de la terre et que tous les nobles fussent pendus et étranglés avec les boyaux des prêtres. » Cette proposition tonitruante est extraite du testament de notre bon curé. Elle montre que notre homme n’y allait pas avec le dos de la cuillère. C’est que, curé le jour, athée la nuit, le gaillard en avait gros sur la patate après quarante ans de messes indigestes à Etrépigny, dans les Ardennes.
N’en déplaise à ceux qui affirmaient que ce curé était une invention de Voltaire, Jean Meslier est bien né le 14 juin 1664 à Mazerny. L’année où Molière montait Tartuffe. Meslier a vécu toute sa vie dans une région où les chasses aux sorcières avaient marqué les esprits. En ces temps-là, on ne rigolait pas non plus avec les hérétiques. Toute critique de la religion sentait le fagot. La mode des bûchers dura un bon moment dans notre douce France. On se souvient du supplice infligé au Chevalier de la Barre en 1766. On l’avait exécuté après d’horribles tortures parce qu’il avait refusé de se prosterner devant une procession religieuse.
De son vivant, Meslier ne fit pas trop parler de lui. On lui reprochait juste de vivre avec une jeune servante de 23 ans. « C’est une cousine germaine ! », rétorquait-il. La tenue de son église laissait aussi un peu à désirer : pas de chaire ni d’ornements, des bancs pour les pauvres qui auraient dû rester debout… Dans ses prêches, il malmenait un peu la noblesse locale qui alla se plaindre à l’archevêque. Rien de dramatique. La servante fut remerciée et le curé se retrouva pendant un mois derrière les murs du séminaire de Reims. La sanction aurait pu être plus méchante.
C’est après sa mort que Meslier va faire parler de lui. Les conditions de son décès, d’abord, ne plurent guère. Le curé de 65 ans gisait sur son lit. Près de lui, deux lettres adressées à des prêtres du voisinage. Meslier reniait la religion. « J’ai mille fois maudit dans le cœur les vaines et abusives fonctions de votre vain ministère », leur disait-il avant de signaler l’existence d’un copieux manuscrit du même acabit déposé au greffe de la justice. Un testament qui rimait avec bombe à retardement.
Le corps du curé apostat suicidé n’eut bien sûr pas les faveurs de la terre sacrée du cimetière. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais les prières de ceux qui espéraient voir disparaître les écrits de Meslier ne furent pas exhaussées. Cinq ans après sa mort, la sulfureuse confession était vendue à prix d’or dans Paris. C’est là que l’on pu mesurer l’exceptionnelle entreprise du petit curé de campagne. Dans la journée, impénétrable, il ravalait sa rage. La nuit venue, il maudissait les hommes, les puissants mais aussi les faibles, les superstitieux qui pliaient l’échine devant les seigneurs et qui n’étaient pas dépourvus de cruauté eux-mêmes.
Frôlant la schizophrénie, le curé voulait en finir avec Dieu, avec l’Église, avec les imposteurs, avec les nobles et avec les rois. Au-delà du brûlot athée, Meslier se mit à écrire un essai philosophique si explosif qu’il ne put envisager, malgré son envie de bousculer ses ouailles, qu’une publication post-mortem… Un long chantier où il poussa dans leurs derniers retranchements les fondements de la société d’alors. À la plume, à la lueur des chandelles, il réfuta les penseurs qui voyaient dans la nature la main divine. Nuit après nuit, l’insomniaque dénonçait les fables et les inepties de la religion avec la trouille de ne pas avoir le temps de finir son œuvre. Sous Louis XIV, l’espérance de vie dépassait rarement la quarantaine.
Après diverses lectures (Fénelon, Montaigne, Descartes, La Boétie…) et travaux préparatoires, Meslier commença la rédaction de son Mémoire vers 1722. Il en rédigera plusieurs exemplaires. Trois copies, comptant de 311 à 358 pages, sont conservées à la Bibliothèque nationale. Avec entrain, Thierry Guilabert nous offre un best off de citations croustillantes qui cassent l’Ancien et le Nouveau Testament, les doctrines, les idoles de plâtre, démontrent l’inexistence de Dieu et expliquent comment l’Église favorise la tyrannie des Grands au préjudice des pauvres. Pour Meslier, les ecclésiastiques sont inutiles et dangereux. Ventripotents, ils se nourrissent du travail du peuple. Qu’on les mette au travail pour le bien commun ! Inutiles aussi « les gens d’injustice comme sont les sergents, les procureurs, les avocats, les greffiers, les notaires, les conseillers… », ces corrompus qui ne vivent que du pillage du peuple.
Le radicalisme de Meslier annonce avec pas mal de longueurs d’avance les discours anarchistes sur la liberté, la propriété, l’action révolutionnaire… et l’internationalisme. « Unissez-vous donc, peuples ! », lance-t-il d’outre-tombe. Venant d’un cureton, ça ne manque pas de sel. Pourtant, les biographes ne se sont pas bousculés au portillon. Il a fallu attendre 1965, avec les travaux de Maurice Dommanget, pour en savoir plus sur la vie et l’œuvre de Meslier. Voltaire était sur le coup avant, mais, opposé à l’athéisme et au communisme libertaire du prêtre, il a purgé le texte original pour le plier à ses desseins. Ce n’est qu’en 1864 qu’une édition authentique fut disponible.
Libre penseur, matérialiste, communiste primitif, féministe, partisan de l’amour libre, défenseur du droit animal…, Jean Meslier était aussi à sa façon un apôtre de l’action directe : « Où sont ces généreux meurtriers des Tyrans que l’on a vus dans les siècles passés. Que ne vivent-ils encore de nos jours pour assommer ou pour poignarder tous ces détestables monstres et ennemis du genre humain, et pour délivrer par ce moyen les peuples de leur tyrannie. » Des curés comme ça, franchement, ça mérite le détour.
texte du Mague écrit par
Thierry Guilabert, Les Aventures véridiques de Jean Meslier (1664-1729) curé, athée et révolutionnaire, éditions Libertaires, 58 pages. 14€. Préface de Michel Onfray, couverture de Siné.
Que fait un homme en colère ? Très en colère ?
S'il se fâche et si le pouvoir en place est tatillon cela peut conduire à se retrouver en compagnie policière, de préférence dès potron minet et en d'humiliantes postures.
Julien Coupat, entre autres, en sait quelque chose.
Le jeune homme, sans doute très en colère, était soupçonné d'ourdir un complot contre la sûreté de l'État, d'avoir écrit L'insurrection qui vient, etc.
La ministre de l'intérieur a fait faire un procès-verbal de sa bibliothèque, inventorier de plus 5000 ouvrages, dresser des listes, des catégories, évaluer la dangerosité des textes. Une journaliste de Libération écrivait alors « pourvu que La princesse de Clèvesn'y soit pas ».
Nous pouvons ajouter, pourvu que le Mémoirede Jean Meslier n'y soit pas ! Il y aurait de quoi rouvrir le bagne de Cayenne et y envoyer Coupat. Meslier ne réclame pas qu'on arrête les trains, fussent-ils à grande vitesse, il demande, entre autres : « Que tous les grands de la terre et tous les nobles fussent pendus et étranglés avec des boyaux de prêtres. »
Les élections passent, les problèmes demeurent et même s’aggravent.
Mais si les seconds avaient pu obtenir une indemnité supra-légale ( versée par les collectivités territoriales ), il n'en fut pas de même pour les Lenoir.
Or la voie prudhomale pourrait conduire à faire évoluer la jurisprudence dans un sens favorable aux salariés, si les salariés des deux entreprises engageaient une procédure contre l'AGS ( fond de garantie des salaires ) une fois la voie pénale arrivée à terme ( employeurs condamnés pour gestion frauduleuse ).
En effet dans un arrêt du 29 janvier 2003, la cour de cassation a reconnu qu'une créance réparant un dommage relevant de la responsabilité civile ( délictuelle ) est rattachée directement au contrat de travail et relève donc de la garantie de l'AGS.
Dans un autre arrêt du 24 septembre 2002, la cour avait déjà estimé qu'une créance indemnitaire destinée à réparer un préjudice moral lié à la rupture du contrat de travail, trouve bien son origine dans l'éxécution du contrat, même si elle relève de la responsabilité de l'employeur et se trouve donc couverte par la garantie de l'AGS.
La conjonction de ces deux arrêts pourrait amener à faire condamner l'AGS en cas de gestion frauduleuse de l'employeur et à verser aux salariés des entreprises des indemnités pour préjudice moral. Ce serait une avancée considérable, les employeurs étant souvent disparus, insolvables ou défaillants, l'AGS se substituerait à eux.
Les salariés de Lenoir et de Thomé-Génot, lorsque les procès de leurs dirigents devant le TGI seront terminés, pourraient faire évoluer le droit des entreprises en difficulté ou liquidées s'ils en saisissent l'opportunité.
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