Les élections passent, les problèmes demeurent et même s’aggravent.
LE FAUX LANGAGE DES CHIFFRES
Les
politiciens, obsédés par des statistiques manipulées, tirent des conclusions
délirantes. Exemple : l’UMP qui se déclare vainqueur et affirme que la
majorité du peuple lui fait confiance,… oublie de dire que son pourcentage rapporté au taux d’abstention fait que seulement 1 inscrit sur 10 a voté pour elle. Ce
qui est probablement la proportion des profiteurs, de leurs valets et des
imbéciles qui votent.
De
plus, même si l’on raisonne en terme de pourcentages exprimés, le total des
opposants à l’UMP est supérieur au sien… ( ?)
Ne
parlons pas des autres formations politiques, même des « écolos paillettes » qui croient
désormais le monde à leurs pieds ! Ce qui dénote la confiance que peut
avoir la majorité des inscrits (et je ne parle pas de celles et ceux qui ne
sont même pas inscrits) dans les politiciens qui nous promettent monts et
merveilles.
Vue
sous cet angle, la démocratie, l’acte électoral, la représentativité, la
légitimité,… en prennent un sacré coup. Qui peut-être encore dupe d’une telle
escroquerie ?
L’IMPOSSIBLE REPONSE
Comment
les politiciens de « gauche » ( ne parlons pas du PS ) vont nous
expliquer un tel résultat ?
Comment
les stratèges et autres « docteur es
révolution », bourrés de certitudes, de citations de « grands
anciens », et d’analyses puisées dans les vieux grimoires, vont nous
expliquer que le bon peuple ne « comprend rien »,… c'est-à-dire ne
vote pas massivement pour eux ? Est-ce un problème de communication ?
De propagande ? Pas assez
d’affiches ? De tracts ? De meetings ?
Comment
se fait-il qu’en pleine crise du capitalisme, toutes les organisations qui
promettent de le mettre bas, sont ignorées ?
Pourtant
l’information passe. Tout le monde sait « qui est qui ? ». Ce que chacun propose.
Tout
le monde voit la crise, ses conséquences. Tout le monde sait à quoi elle est
due. Tout le monde a entendu les doubles discours des gestionnaires de ce système.
Pourtant,
globalement « on prend les mêmes et
on recommence ».
De
deux choses l’une :
- ou bien le
peuple n’est qu’un ramassis d’imbéciles qui ne comprennent rien et qui n’ont
que ce qu’ils méritent,… mais alors ne parlons plus de
« citoyenneté » et oeuvrons pour un régime aristocratique où une soit
disante « élite » – autoproclamée - commandera à la masse ignorante.
C’est d’ailleurs ce qui est entrain de se faire progressivement ;
- ou bien il y a
une autre explication qui abouti à cette situation paradoxale.
Pour
ma part je fais la seconde hypothèse. Personne, officiellement du moins, ne
fait la première.
Quelle
est cette seconde hypothèse ? Elle se décline en deux volets :
- un système
électoral fondé sur la séduction, la manipulation, la malhonnêteté
intellectuelle, la bureaucratie, l’arrivisme, le double discours, la trahison,
parfois la corruption financière,… le tout conforté par un système médiatique
entre les mains des puissances financières intéressées à la survie du
système ;
- une opposition débile,
sectaire, sclérosée, incapable de faire l’analyse de la situation, d’élaborer
une stratégie alternative efficace,… et pour une partie directement intéressée
aux avantages et privilèges procurés par le système aux élus. Elle est en plus
complètement éclatée pour des raisons bureaucratiques.
Quelle
est l’organisation politique qui réfléchit sur cette seconde hypothèse ?.
Qui tire les conséquences d’une telle situation ?. Aucune bien évidemment.
Chacune verrouillée dans ses certitudes recommence – tel Sisyphe – les mêmes
erreurs et finit par s’intégrer dans ce système dont elle profite. Toutes ne se
déterminent – quoiqu’elles en disent – que par rapport à des stratégies
électorales dérisoires parfois sordides.
Quel
sens peut avoir la participation à une telle mascarade ? Aucun, bien
évidemment,… sauf à croire naïvement, et sans réfléchir, que « voter est un droit et un devoir ».
L’abstention fait partie de cette défiance
au regard d’un système qui n’a plus de démocratique que le nom… elle est une
des expressions de la décadence du système dominant.
Ainsi c’est l’abstention qui dans ce contexte est le premier degré de la
conscience politique. Assimiler la totalité des abstentionnistes à des
« pêcheurs à la ligne » et autres « dilettantes » est une
escroquerie qui arrange bien les politiciens.
UN AUTRE TERRAIN
Il
est désormais clair que le changement social ne peut pas se jouer sur ce
terrain pourri… il ne s’y est d’ailleurs jamais joué.
Privilégier
les manœuvres imposées par le système politique dominant c’est tomber dans un
piège.
C’est
dans la réalité sociale que se jouera
le changement, terrain sur lequel le changement, dans l’Histoire, s’est
toujours joué… Terrain sur lequel le système marchand est le moins à l’aise.
Terrain sur lequel s’expriment ses contradictions. Terrain qu’il est entrain de
dévaster en privatisant, détruisant les solidarités, saccageant
l’environnement,…anéantissant peu à peu le lien social par le chômage, les
exclusions.
La
riposte doit se faire là, en
construisant de nouvelles solidarités, de nouvelles relations sociales, de
nouveaux circuits de redistribution des richesses. En montrant l’obsolescence
et la possibilité du dépassement du système marchand.
Un socle social et économique
alternatif est indispensable pour à la fois relativiser, dans les faits, ce
système et montrer qu’un autre monde est possible.
En
l’absence d’une telle démarche, fondant une stratégie politique crédible, il
est aujourd’hui évident que toute autre élucubration politique nous condamne à
l’impuissance et à la régression.
Voir
aussi : MANIFESTE POUR UNE ALTERNATIVE
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