Givet / Dégradations
Des peines mesurées pour les vandales de la Sopal
Lu sur l'Ardennais : "L'AVANT-DERNIER épisode du drame économique et humain qu'a été la fermeture de l'usine Gascogne-Sopal de Givet s'est joué jeudi matin, devant le tribunal correctionnel. Le dernier, ce sera lors d'une prochaine audience en intérêts civils, où seront estimés les dommages-intérêts dus à l'entreprise, suite aux dégradations qui avaient été commises dans les locaux à l'issue du conflit, le 11 décembre dernier.
Ce jour-là, alors que la mort dans l'âme, au terme de 53 jours de grève, les employés de l'entreprise avaient procédé à un vote à bulletins secrets (33 pour et 7 contre) qui avait mis fin au conflit, après la signature d'un plan de sauvegarde de l'emploi, entre la direction et les syndicats, des éléments incontrôlés avaient commis, dans les locaux, des actes de vandalisme. Une enquête ayant été ouverte par les gendarmes de Givet-Vireux et par leurs collègues de Revin, suite à une plainte de la direction de la Sopal, cinq auteurs de ces exactions avaient été identifiés qui, ainsi, étaient appelés à en répondre en justice.
Jean-Christophe, Valéry, Samuel, Jean-Louis et Grégory, tous ensemble à la barre, ont d'emblée exprimé de sincères excuses pour ce qui s'était passé ce jour-là. D'avoir renversé des armoires et des ordinateurs. D'avoir forcé des portes d'armoires et dispersé des dossiers. D'avoir brisé des vitres et déversé de la peinture sur une machine. D'avoir jeté une imprimante au sol et retourné du mobilier dans le bureau du directeur. D'avoir enfin, pour le plus emporté de tous, jeté avec un chariot élévateur, une bobine et un container en métal de plusieurs centaines de kilos, au travers des fenêtres d'un laboratoire, au premier étage de l'usine.
Me Emeric Lacourt, représentant les intérêts de la direction de l'entreprise, a exprimé l'indignation de celle-ci, à la découverte de ce spectacle de désolation, réclamant, en réparation du préjudice, de très fortes sommes aux cinq prévenus, à hauteur de plusieurs milliers d'euros pour chacun.
Le substitut a, dans son rôle, estimé inadmissible l'attitude qui avait été la leur ce 11 décembre et que les représentants syndicaux, eux-mêmes, avaient alors déplorée, en ne la cautionnant pas.
Mais Me Xavier Médeau, dont on sait l'engagement viscéral auprès des travailleurs, a fait valoir qu'il ne s'était agi que de dix minutes de folie, au terme d'une grève interminable au cours de laquelle les personnels de la Sopal avaient été laissés à l'abandon, sans salaire, dans le désespoir ; au terme de plus de deux mois durant lesquels, au contraire, l'outil de travail avait été scrupuleusement respecté, alors que l'employeur de son côté avait coupé chauffage et électricité.
Le tribunal a manifestement fait preuve d'une certaine « compréhension », puisque les peines infligées, de un à quatre mois de prison, ont toutes été assorties du sursis. Et qu'à la demande de Me Médeau, elles ne seront pas inscrites au casier judiciaire des condamnés.
Gérard Garin-Michaud
Ce jour-là, alors que la mort dans l'âme, au terme de 53 jours de grève, les employés de l'entreprise avaient procédé à un vote à bulletins secrets (33 pour et 7 contre) qui avait mis fin au conflit, après la signature d'un plan de sauvegarde de l'emploi, entre la direction et les syndicats, des éléments incontrôlés avaient commis, dans les locaux, des actes de vandalisme. Une enquête ayant été ouverte par les gendarmes de Givet-Vireux et par leurs collègues de Revin, suite à une plainte de la direction de la Sopal, cinq auteurs de ces exactions avaient été identifiés qui, ainsi, étaient appelés à en répondre en justice.
Jean-Christophe, Valéry, Samuel, Jean-Louis et Grégory, tous ensemble à la barre, ont d'emblée exprimé de sincères excuses pour ce qui s'était passé ce jour-là. D'avoir renversé des armoires et des ordinateurs. D'avoir forcé des portes d'armoires et dispersé des dossiers. D'avoir brisé des vitres et déversé de la peinture sur une machine. D'avoir jeté une imprimante au sol et retourné du mobilier dans le bureau du directeur. D'avoir enfin, pour le plus emporté de tous, jeté avec un chariot élévateur, une bobine et un container en métal de plusieurs centaines de kilos, au travers des fenêtres d'un laboratoire, au premier étage de l'usine.
Me Emeric Lacourt, représentant les intérêts de la direction de l'entreprise, a exprimé l'indignation de celle-ci, à la découverte de ce spectacle de désolation, réclamant, en réparation du préjudice, de très fortes sommes aux cinq prévenus, à hauteur de plusieurs milliers d'euros pour chacun.
Le substitut a, dans son rôle, estimé inadmissible l'attitude qui avait été la leur ce 11 décembre et que les représentants syndicaux, eux-mêmes, avaient alors déplorée, en ne la cautionnant pas.
Mais Me Xavier Médeau, dont on sait l'engagement viscéral auprès des travailleurs, a fait valoir qu'il ne s'était agi que de dix minutes de folie, au terme d'une grève interminable au cours de laquelle les personnels de la Sopal avaient été laissés à l'abandon, sans salaire, dans le désespoir ; au terme de plus de deux mois durant lesquels, au contraire, l'outil de travail avait été scrupuleusement respecté, alors que l'employeur de son côté avait coupé chauffage et électricité.
Le tribunal a manifestement fait preuve d'une certaine « compréhension », puisque les peines infligées, de un à quatre mois de prison, ont toutes été assorties du sursis. Et qu'à la demande de Me Médeau, elles ne seront pas inscrites au casier judiciaire des condamnés.
Gérard Garin-Michaud
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