Lu sur l'Ardennais : « Il est temps de tourner la page de ce drame économique et humain, qui a fait du mal à tout le monde » : C'est en ces termes que Didier Gautier, directeur des ressources humaines du groupe Gascogne Luminates, dont dépendait le site de la Sopal, nous a appelés, hier après-midi, depuis le siège social de Dax, dans les Landes, pour nous faire savoir, au nom du Pdg Philippe Lavaud, « qu'il n'y aura pas de poursuites civiles personnalisées », contre les auteurs des exactions commises à Givet le 11 décembre, à l'issue des deux mois de conflit.
C'est-à-dire contre les cinq anciens salariés de la Sopal, qui ont été
condamnés, la semaine dernière (notre édition du samedi 28 mars), à des
peines allant de un à quatre mois de prison assorties du sursis, sans
inscription à leur casier judiciaire, en répression des actes de
vandalisme qu'ils avaient perpétrés ce jour-là.
Lors de la constatation des faits perpétrés, une plainte avait été
déposée par le responsable du site, car ils n'étaient pas acceptables
et d'ailleurs les syndicats, eux-mêmes, les avaient déplorés. Dès lors,
une enquête avait donc été menée par la gendarmerie, qui avait abouti à
l'identification des auteurs et à leur traduction en justice, l'autre
jeudi, à Charleville-Mézières.
Les cinq hommes s'étaient sincèrement excusés à la barre de leur coup
de folie de décembre, que leur avocat avait mis sur le compte du
profond désespoir qui avait été le leur, après la décision prise, un
moment plus tôt, à bulletins secrets, de mettre fin à la longue grève
qu'ils
avaient vécue.
En proie à une profonde dépression, ils s'étaient en effet livrés,
durant une dizaine de minutes, au saccage de bureaux, à la dispersion
d'archives, au déversement de peinture sur des machines et à la
projection d'un container à travers les vitres d'un laboratoire…
Aussi était-il prévu que leur condamnation « pénale », au demeurant
mesurée, soit complétée, d'ici quelques semaines, par un autre jugement
qui, lui, s'annonçait « salé », puisqu'il allait porter sur les «
intérêts civils », c'est-à-dire sur les sommes à payer, en
remboursement des dégâts provoqués.
Or, donc, la direction du Groupe a décidé de se désister de toute
demande dans ce sens et l'a fait savoir à son avocat Me Emeric Lacourt.
Une très bonne nouvelle, bien évidemment, pour Jean-Christophe, Valéry,
Samuel, Jean-Louis et Grégory, les cinq « vandales », puisque planait
au-dessus de leur tête la lourde menace de dommages-intérêts, à hauteur
de 2 à 3 000 € pour chacun !
C'est donc bien une volonté de « tourner la page », ainsi que l'a dit
Didier Gautier. Et cela leur fera, à n'en pas douter, pousser un gros
soupir de soulagement de l'apprendre par cet article.
G.G.-M.
Nous avons profité d'avoir Didier Gautier en ligne, pour lui demander
où en est le remboursement, au Conseil général, de l'aide de 1,5
million d'euros, qui avait été accordée à son Groupe, pour le
développement du site de Givet et le maintien de l'emploi ? Didier
Gautier nous a simplement indiqué que « des juristes travaillent
actuellement sur ce dossier ».
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