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Alternative Ardennes

Nucléaire
Lu sur le chat noir : "Chooz n’aura pas le second EPR. C’est à Penly qu’il sera construit, conjointement par EDF et GDF-Suez. Depuis le début de l’année 2009, a commencé le démantèlement de la partie nucléaire de l’installation de Chooz A : les générateurs de vapeur (Il y a quatre boucles à démanteler), un pressuriseur et la cuve du réacteur. Durant cette phase, des déchets très faiblement radioactifs sont acheminés à Morvilliers (Aube). Ce centre de stockage est situé à proximité du centre de Soulaines pour les déchets de faible ou moyenne activité. La cuve du réacteur sera démantelée en dernier car pour l'heure, aucune filière n'existe pour accueillir ce type de déchets, plus radioactifs.

Chooz A va être totalement démantelée
A l'arrêt depuis le 30 octobre 1991 et après deux phases de démantèlement, la centrale entamera, en 2008, l'ultime étape de sa déconstruction qui devrait s'achever en 2020. Le décret a été publié au journal officiel le 27 septembre 2007. D’après le directeur du Centre ingénierie déconstruction environnement (1), la plus grosse partie de la radioactivité de la centrale a été évacuée avec le combustible entre 1991 et 1995. Les années suivantes, l'opération consistaient principalement à démolir les bâtiments non nucléaires : salle des machines, station de pompage, salle de commande, château d'eau, bâtiments administratifs… «L'objectif du démantèlement est de supprimer les 0,01 % de radioactivité qui restent». II s'agit de toucher au «réacteur et à ses annexes» situés dans des cavernes, la spécificité de Chooz A. Une équipe d'EDF, composée d'une quinzaine de salariés devrait s'y atteler, ainsi que d'autres entreprises qui ont répondu aux appels d'offre. «En régime de croisière», une cinquantaine de personnes environ.
La majeure partie des installations (câbles, tuyauteries) sera évacuée avant 2010. Les derniers travaux réalisés en 2011 concerneront la décontamination et la déconstruction de réservoirs. L'équipement sera décontaminé à l'aide de produits chimiques décapants. Les tuyaux seront ensuite découpés et l'ensemble des déchets envoyé vers les sites de stockage de déchets radioactifs. La fin du chantier consistera à assainir les deux cavernes et à réhabiliter le site (propriété d'EDF). En 2020, Chooz A sera, avec celle de Brennilis (qui possède un réacteur à eau lourde), la première à être complètement déconstruite.
Le coût du démantèlement (2) de Chooz A sur 20 ans, s'élève à 218 millions d'euros. En terme économique, 30 entreprises sont intervenues, dont 20 locales (16 françaises, 4 belges). En 2006, sur les 2,7 millions d'euros de dépenses prévues, 1 million concernait les marchés locaux.
Depuis 1990, Chooz A est le lieu d'une chasse inédite qui oppose les chercheurs : la chasse aux neutrinos.
2007 devrait marquer un tournant pour les scientifiques attelés à l'étude de ces «particules élémentaires très bizarres […] qui se transforment au cours de leur déplacement». Un premier détecteur de neutrinos doit en effet être installé dans une caverne de Chooz A à la fin de l'année. Le directeur du Ciden estime que ces expériences «ne devraient pas perturber le démantèlement et que les deux restent compatibles en terme de délai».

(1) Créé en 2001, le Ciden basé à Villeurbanne exerce ses missions dans trois domaines : la déconstruction, le devenir des déchets et l'environnement. Il compte 580 techniciens et ingénieurs spécialisés dans la sûreté, la radioprotection, la protection de l'environnement, la gestion des déchets, l'assainissement, les techniques de démontage et de démolition des structures.
(2) 9 réacteurs sont à déconstruire en France pour un coût de 3,4 milliards d’euros. La déconstruction des 9 réacteurs produira 1 million de tonnes de déchet, dont 670.000 tonnes de déchets dits conventionnels et 330.000 tonnes faiblement et moyennement radioactifs destinés à un stockage définitif après conditionnement, dont moins de 0,2 % sont des déchets radioactifs à vie longue (660 tonnes).

Arrêt de Chooz B1
L'unité de production numéro 1 du centre nucléaire de production d'électricité de Chooz (Ardennes) a été arrêtée le 27 octobre à minuit. «Il s'agit d'un arrêt programmé pour recharger le combustible. C'est l'occasion aussi d'effectuer quelques opérations de maintenance». Cet arrêt devrait durer environ trois semaines.

Le rapport 2006 de l’autorité de sûreté nucléaire
Extraits
Chooz B : (…) Les activités des rejets gazeux des centrales nucléaires de Chooz sont nettement supérieures à la moyenne du palier 1300 MWe pour le paramètre «halogènes et aérosols» (iodes et autres radionucléides émetteurs bêta et gamma). Cela s’explique par des rejets plus élevés en iode qui sont notamment liés à des défauts d’étanchéité de gaines du combustible sur le réacteur n° 1 de la centrale de Chooz. (…) L’ASN estime que le site de Chooz doit progresser en matière de gestion des aléas techniques, de préparation des interventions sur des matériels importants pour la sûreté et de traitement des écarts. Par ailleurs, l’ASN estime que le site de Chooz est performant en matière de radioprotection, même s’il doit améliorer ses évaluations dosimétriques prévisionnelles.
Nogent : (…)Les activités des rejets gazeux de la centrale de Nogent en 2006 sont supérieures à la moyenne du palier 1300 MWe pour le paramètre «gaz» (carbone 14, tritium et gaz rares). Cela s’explique par des rejets plus élevés en gaz rares (principalement en xénon) qui sont notamment liés à des défauts d’étanchéité de gaines du combustible sur le réacteur n° 2 de la centrale de Nogent. (…) Elle estime que le site de Nogent doit progresser en matière de rigueur d’exploitation, notamment dans le respect des référentiels et le traitement des écarts. L’ASN restera vigilante à l’égard des résultats obtenus par le site de la mise en oeuvre de plans d’actions dans ces domaines.
Le Centre de stockage des déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC), dénommé antérieurement à 2005 «Centre de stockage de l’Aube» : (…) Il est situé sur le territoire des communes de Soulaines-Dhuys et de La Ville-aux-Bois dans le département de l’Aube. Il occupe une surface d’une centaine d’hectares. La diminution à la source du volume des déchets produits chez les exploitants nucléaires et la montée en puissance de l’installation CENTRACO permettent d’envisager l’exploitation de ce Centre pendant encore quelques dizaines d’années. Les colis de déchets sont stockés dans des ouvrages en béton reliés à un réseau de drainage des eaux d’infiltration éventuelles (réseau séparatif gravitaire enterré) qui fait l’objet d’une surveillance permanente. La capacité du site est de 1 000 000 de m3 de colis de déchets, soit environ 400 ouvrages.
Outre les ouvrages de stockage, le Centre comporte également un atelier de conditionnement des déchets, où sont réalisés 2 types d’opérations : le compactage de fûts de 200 litres au moyen d’une presse de 1000 tonnes et l’injection de mortier dans des caissons métalliques de 5 ou 10 m3 contenant des déchets.
En 2001, l’ANDRA a été autorisée par l’ASN à stocker 55 couvercles de cuve de réacteurs d’EDF ayant fait l’objet d’un remplacement. La construction des ouvrages destinés à accueillir les couvercles de cuve a débuté en 2003. Les premiers couvercles de cuve ont été stockés en 2004. Le centre FMA stocke actuellement 12 couvercles de cuves. Un premier ouvrage dédié à ces déchets de grande dimension a ainsi été fermé au cours de l’année. En décembre 1999, l’ASN a autorisé l’ANDRA à stocker au Centre de stockage de l’Aube des sources radioactives scellées en provenance du CEA de périodes inférieures à celle du cobalt 60.
En janvier 2002, l’ANDRA a présenté une demande d’autorisation d’acceptation générique de sources radioactives respectant certaines contraintes justifiées par une analyse de sûreté s’appuyant sur les principes de la règle fondamentale de sûreté III.2.e disponible sur le site de l’ASN. En janvier 2006, l’ASN a modifié les prescriptions techniques du CSFMA afin de permettre l’admission de colis de sources scellées de faible activité et de période inférieure à celle du césium 137.
En juin 2002, l’ANDRA a transmis aux ministères chargés de la sûreté nucléaire une demande de modification du décret d’autorisation de création du Centre de stockage FMA et une demande d’autorisation de rejets du Centre pour se mettre en conformité avec les dispositions du code de l’environnement. Cette demande, complétée en 2004, a été soumise à la procédure d’enquête publique du 30 novembre 2004 au 8 janvier 2005. À l’issue des procédures administratives, l’ANDRA a donc été autorisée par décret n° 2006-1006 du 10 août 2006 (modifiant le décret du 4 septembre 1989) (1) et par l’arrêté ministériel du 19 septembre 2006 (2) à procéder à des prélèvements d’eau et des rejets d’effluents aqueux ou gazeux sous certaines conditions.
Des compléments de l’ASN Champagne-Ardenne-Picardie
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) Champagne-Ardenne-Picardie reproche à EDF «un manque de rigueur chronique» dans les centrales de Nogent-sur-Seine et de Chooz B. Sur l'incident, qui, en février 2006, avait stoppé les deux réacteurs pendant un mois : «Une fuite sur un circuit de refroidissement de la turbine a provoqué l'inondation des salles des machines. Si l'incident ne concernait pas la partie nucléaire des installations, il confirme le manque de rigueur déjà constaté fin 2005.» Devant les carences de l'exploitant, l'ASN a décidé d'une inspection exceptionnelle en décembre prochain : dix inspecteurs (sur les douze que compte la division) resteront une semaine sur place. A Chooz B, «Le nombre important d'événements significatifs survenus au cours de l'année justifie également des efforts à consentir pour une meilleure culture de sûreté». Une fuite d'effluents radioactifs gazeux, survenue le 21 novembre 2006, avait quasiment provoqué un incident diplomatique avec la Belgique, furieuse de ne pas avoir été informée. «Les autorités belges sont désormais destinataires des incidents, même si ces derniers n'ont aucune conséquence sanitaire».

(1) Le décret de création précisait que l’installation devait fonctionner sans rejeter dans l’environnement d’effluents liquides ou gazeux.
(2) Toutes les recherches pour trouver cet arrêté ont été infructueuses.


Ecrit par libertad, le Samedi 2 Mai 2009, 14:47 dans la rubrique Ecologie.


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